Xiong’an City : quand la Chine se met au vert

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Le président Xi Jinping s’engage pour l’écologie en Chine : la création de Xiong’an, cité verte au Sud de Pékin, se veut attester de la volonté du gouvernement chinois de faire un geste pour assainir l’atmosphère du pays – et surtout de sa capitale polluée!

Pourquoi la Chine a besoin de se mettre au vert

Pékin est en effet une capitale congestionnée. En plus de recevoir les émanations des nombreuses usines de la région, son trafic automobile n’a beau concerner que 20% des résidents*, il dépasse déjà la capacité de la ville et créé d’interminables embouteillages qui ajoutent à la pollution ambiante. Comme toute grande ville de Chine, elle est constamment en chantier et reconstruction, les particules fines font légion. Même si des efforts ont été fait, la pollution atmosphérique de Pékin est toujours nettement supérieure à celle de Shanghai, Hangzhou ou Chengdu.

pollution pékin

D’où la décision de Xi Jinping de créer une cité verte au Sud de Pékin. Ainsi est lancé en 2017 la construction de Xiong’an, destinée à devenir une nouvelle zone économique utilisant 100% « d’énergie verte », ou « d’électricité propre ».

Premier pollueur de la planète, la Chine n’en est pas moins pionnière dans les recherches concernant l’énergie verte et a à cœur de réduire drastiquement la pollution causée par son développement économique fulgurant. Pour Xi Jinping, Xiong’an doit devenir une zone d’intérêt nationale, un modèle utilisant les dernières technologies en la matière pour réduire les émissions de carbone.

*On estime à 20% le nombre de résidents pékinois possédant un véhicule personnel immatriculé par la ville, c’est à dire une voiture ayant l’autorisation de circuler dans Pékin. Les plaques d’immatriculation sont très coûteuses dans les grandes villes de Chine car ce sont elles qui donnent l’accès à la circulation intérieure. Seuls les citoyens aisés peuvent se permettre l’achat et l’usage d’un véhicule personnel au centre-ville.

Xiong’an City, le concept

Selon le plan du gouvernement, la construction de Xiong’an s’étalera d’abord sur une centaine de km2 : l’objectif final est d’obtenir une ville neuve occupant un espace de 2000km2. A titre de comparaison, Pékin, métropole de 21 millions d’habitants, s’étend sur 6490km2.

Ce n’est pas la première ville modèle que la Chine entreprend de construire. La ville écologique de Dongtan a été le premier projet du genre, mais est restée à l’état de chantier.

La ville écologique de Tianjin est un projet porté en association avec l’état singapourien, mais elle ne peut pas se revendiquer 100% durable : si l’expropriation et la démolition d’habitats ont été évitées en construisant sur une zone de marais salants vide de population, les zones aquatiques ont du être comblées par de la terre, ce qui entraîne une modification conséquente de l’environnement. De plus, les habitants de Tianjin quittent chaque jour la zone écologique pour se rendre sur leur lieu de travail, l’impact carbone généré par les transports est estimé équivalent à la pollution de la ville-centre.
Dernier détail et non des moindres : afin d’assainir la capitale, la ville Binhai Xinqu a récupéré toutes les usines polluantes de Pékin; or cette ville coexiste à côté de la ville écologique, les émanations industrielles annulent donc son effet originel.

Si les villes écologiques sont un idéal chinois, dans les faits leur mise en place est complexe.
Une des principales questions soulevée par l’ambitieux projet de Xiong’an serait donc de savoir si le gouvernement en soutiendra la construction jusqu’au bout. Les villes fantômes** sont un phénomène en Chine : on retrouve aux quatre coins du pays des projets immobiliers pratiquement à l’abandon, édifiés à la va-vite en prévision de l’afflux de population, mais abandonnés à mi-construction faute de moyens financiers. Des quartiers d’habitations désolées, des répliques miniatures de villes touristiques, des centres commerciaux géants ou encore un parc d’attraction proche de Pékin… Le rendu visuel de ces immensités urbaines désertes coupe le souffle.

ville fantôme chonggeng

** Pour en savoir plus sur les villes fantômes, cherchez Jing Jin, Chenggong vers Kunming ou les restes de construction du parc Wonderland du Hebei, interrompu en 1998.

Les énergies vertes, controversées en Chine aussi

Contrairement à la croyance populaire, une énergie verte n’est pas nécessaire une énergie renouvelable. Certes, une énergie verte ne génère pas de pollution ou de déchets durant son service, en revanche elle ne se renouvelle pas non plus. On compte parmi les énergies vertes les énergies solaire, thermique, éolienne et hydroélectrique.

Les énergies propres sont très controversées, car elles produisent tout de même des déchets lors de leurs phases de construction : c’est notamment le cas des éoliennes et des panneaux solaires. D’autres énergies « propres » ont des répercussions dramatiques sur l’environnement. On pense notamment au gigantesque barrage des Trois-Gorges, accusé – parmi nombreuses autres récriminations – d’avoir provoqué le tremblement de terre en août 2018 au Sichuan, région centrale sismiquement active, qui aura détruit la quasi-totalité de la réserve naturelle Jiuzhaigou.

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La réserve de Jiuzhaigou, détruite à cause d’un séisme

L’écologie, un marché florissant en Chine

Les projets écologiques de grande ampleur ne manquent pas en Chine.

Le plus symbolique du genre est le lancement de la Grande Muraille verte, un projet visant à stopper l’avancée du désert en Chine du Nord. Il se concrétise par plusieurs actions : le largage par avion de semences qui seront plantées à terre par les paysans de la région. Les pousses d’arbres freinent avec succès l’avancée des poussières. Ensuite, le reboisement d’une partie du plateau de Lœss permet d’améliorer l’écosystème local et de réduire la sédimentation du Fleuve Jaune.

Les purificateurs d’air représentent un marché particulièrement florissant en Chine, avec une croissance attendue de 18% d’ici 2021. Les citadins sont de plus en plus conscients des dangers de la pollution atmosphérique et très réceptifs à la protection de leurs poumons.

Les produits bio ont leur part de marché et suscitent eux aussi un fort intérêt de la part de la population chinoise ayant assez de moyens financiers pour les consommer. Les produits bio exportés ont conquis le marché chinois suite aux scandales alimentaires qui ont éclaboussé l’information ces dernières années, et ternis la réputation des produits nationaux. De manière générale, les produits exportés de l’étranger reçoivent beaucoup de crédits de la population chinoise. Ils sont reconnus pour leur contrôle qualité sévère.

Autant de marchés qui sont à étudier pour tout entrepreneur étranger.

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