Grande question de société me direz vous. Voici une analyse approfondie de l’évolution de la culture du travail en Chine, inspirée des insights de marketers de GMA 😉 et sociologues locaux, ainsi que des tendances émergentes en 2025 :
1. Tendances Clés Redéfinissant le Futur

A. La Fin du « 996 » (9h-21h, 6j/semaine)
- Révolution réglementaire : Depuis 2023, le gouvernement sanctionne les entreprises imposant des heures supplémentaires non payées (ex. : Alibaba condamné à 2,5M$ d’amende).
- Nouvelle norme : 40h/semaine maximum avec contrôle par apps gouvernementales (ex. « Xinxiangban » surveillant les heures de connexion DingTalk).
B. L’Émergence du « Lying Flat » (躺平) 2.0
- Rejet de la course effrénée : 68% des Chinois de 20-35 ans préfèrent la « qualité de vie » à la promotion (Source : Zhihu 2024).
- Nouveaux modèles :
- Digital Nomadism : Télétravail depuis Hainan ou Dali (villes « slow life »).
- Job Hopping créatif : Expériences multi-sectorielles (ex. tech ➔ agriculture intelligente).
C. L’IA comme Collègue
- Remplacement partiel : 23% des tâches administratives déjà automatisées via des outils comme Tencent’s Xiaowei.
- Compétences requises : Le « QI Artificiel » (capacité à collaborer avec l’IA) devient une compétence clé.
2. Drivers Culturels
A. La Génération Z (Post-00) au Pouvoir
- Exigences :
- « 3F » : Fun, Flexible, Freedom (selon un rapport de ByteDance).
- Refus du « face project » (travail inutile pour sauver les apparences).
- Outils : Utilisation massive de memes et de codes Gen Z sur WeChat Work pour critiquer la hiérarchie.
B. Le Retour du Confucianisme Moderne
- Nouvelle Hiérarchie : Les leaders doivent incarner le « Junzi » (sage) plutôt que le patron autoritaire.
- Exemple : Les entreprises tech adoptent des rituels type « thé du vendredi » pour dialogues horizontaux.
C. Patriotisme Professionnel
- Phénomène : 55% des jeunes Chinois choisissent des emplois contribuant à la « grande revitalisation nationale ».
- Secteurs porteurs : Semi-conducteurs, énergies vertes, intelligence artificielle « éthique ».
3. Nouveaux Modèles Organisationnels
A. Les « Hybrid Factories »
- Concept : Usines intégrant espaces de coworking et loisirs (ex. BYD’s « Eco-Factories » avec jardins méditatifs).
- Avantage : -15% de turnover selon McKinsey.
B. Le « Social Credit » en Entreprise
- Système : Points attribués pour collaboration inter-services, partage de connaissances.
- Plateforme : Apps internes type Alibaba’s « Xiami Score » liées au crédit social national.
C. Métavers Professionnel
- Trend : Réunions dans des espaces virtuels style « DingTalk VR » avec avatars personnalisés.
- Cas : PwC China forme ses employés via des simulations de négociations UE-Chine en réalité virtuelle.
4. Défis pour les Marques
- Gap Générationnel : Manager des équipes où cohabitent des traditionalistes (nés dans les 70s) et des « NFT artists ».
- Surveillance Technologique : Équilibre entre productivité et vie privée (capteurs de fatigue, trackers oculaires).
- Crise des « Petits Empereurs » : Jeunes managers peu préparés aux conflits (40% des démissions liées à des chocs culturels).
5. Stratégies Gagnantes (Tips de Marketers Chinois)
- « Le Bonus Émotionnel > Le Bonus Financier » : Offrir des expériences (ex. voyages detox) plutôt que de l’argent.
- « Tout est Content » : Transformer chaque processus interne en contenu viral (ex. une réunion de brainstorming devient un vlog).
- « Recrutez des Doulas Digitaux » : Coaches spécialisés dans la transition IA/humain.
- « Localisez comme un Villageois » : Adoptez les dialectes locaux dans la communication interne (ex. le shanghaien à Suzhou).
- « L’Art de la Disparition » : Leadership invisible où l’IA gère le quotidien, les humains se concentrent sur l’innovation.
Prédictions 2025-2030
- Naissance du « Job Dao » : Communautés DAO (Decentralized Autonomous Organizations) challengant les entreprises traditionnelles.
- Licence Sociale de Travailler : Test psychologique obligatoire pour tous les employés.
- Retraite à 45 ans : Grâce aux revenus passifs du web3, popularisé par les influenceurs tech.
💡 Insight Clé : La future culture du travail en Chine oscillera entre hyper-technologie confucéenne et néo-communautarisme digital. Les marques devront incarner cette dualité pour attirer les talents.
Un cas concret ou des données complémentaires nécessaires ?
LE 996

La Cour suprême de Chine a récemment déclaré illégaux les horaires de travail « 996 », une pratique qui a été popularisée par les startups technologiques. Le terme est une abréviation pour le travail typique de 9 à 6 avec six jours par semaine disponibles ; bien qu’il soit typiquement associé aux employés urbains hipster qui deviendront millionnaires après que les opportunités d’introduction en bourse ou de tour de financement seront distribuées dans leur entreprise (ce qui n’arrive souvent pas).
La Cour suprême est sur le point de se prononcer sur une affaire qui pourrait avoir des répercussions majeures sur la manière dont la main-d’œuvre est rémunérée en Chine. Les orientations et la décision du ministère des ressources humaines du mois dernier valent également la peine d’être examinées de près, car elles mettent en lumière certains aspects essentiels de la manière dont nous devrions réfléchir aux inégalités entre les différentes classes ou professions lorsque nous examinons les questions liées à l’économie numérique, comme les taux de rémunération équitables par rapport aux avantages de qualité – il semble peu utile d’avoir des experts sans politiques complètes à leur disposition.
La Chine est en pleine mutation, et il semble que l’on demande aux employeurs de changer leurs façons de faire tandis que les employés doivent s’adapter à ces nouvelles réglementations sur la manière dont les relations doivent fonctionner. Les dirigeants du pays veulent plus que des actions – ils veulent des changements philosophiques qui ne peuvent se produire qu’en repensant entièrement les structures d’incitation qui leur conviennent le mieux.
Le destin des startups Chinoises Huawei est une étude de cas éclairante sur l’esprit, les avantages et la toxicité potentielle associés à une culture de travail 996. L’entreprise de télécommunications basée à Shenzhen s’est fait connaître pour son intense culture du « loup », où les employés sont censés agir comme des loups, c’est-à-dire poursuivre un objectif à tout prix jusqu’à ce qu’il soit atteint ou se sacrifier si nécessaire.
Huawei est une entreprise de télécommunications chinoise qui a été décrite par de nombreuses personnes à l’extérieur du pays comme « conforme », mais cette caractérisation ne décrit pas sa culture ni son mode de fonctionnement. Contrairement aux concurrents européens tels qu’Ericsson et Nokia qui ont souvent été critiqués pour leur bureaucratie, leur complaisance à réaliser des projets malgré les obstacles des fournisseurs de réseaux du monde entier en a fait les favoris de ces mêmes réseaux de télécommunications.
Une injection de fonds bon marché de la part de l’État, associée à des contrats lucratifs dans le pays, a permis à Huawei d’être largement autonome dans ses activités à l’étranger ; cependant, il restait encore de la place après que ces deux marchés aient absorbé toute la demande disponible – créant ainsi une opportunité de saisir des parts de marché à travers les continents.
Les entreprises chinoises ont pu accroître leur influence dans le monde en se concentrant sur l’exécution, et pas seulement sur le produit.
« Ce que les entreprises technologiques chinoises semblent avoir vraiment compris, explique M. Garroum, c’est que la souplesse et la flexibilité sont des atouts. »
Les Chinois sont connus pour être capables de surpasser n’importe quel homologue américain ou européen. C’est ce que l’on appelle la mentalité du « travailler plus dur que n’importe qui », et c’est quelque chose que Didi Chuxing apprécie beaucoup parmi ses employés, car ils savent la chance qu’ils ont eue en 2010 lorsqu’ils ont affronté Uber, considéré à l’époque comme imbattable par de nombreux experts, mais qui a perdu en grande partie grâce non seulement à une exécution directe, mais aussi à une lutte beaucoup plus intelligente, avec un œil toujours tourné vers la victoire plutôt que de simplement poursuivre un combat qui pourrait encore valoir la peine d’être mené auparavant.
Il existe une nouvelle race d’entreprises qui ne veulent pas embaucher des personnes issues de milieux privilégiés. Elles recherchent de jeunes travailleurs qualifiés originaires de villes de quatrième ou cinquième rang qui espèrent que leur première grande chance viendra les faire entrer dans la classe moyenne afin qu’ils puissent également réussir financièrement. Huawei est l’une de ces entreprises. Elle recrute massivement dans ces régions, car les candidats qualifiés sont nombreux à vouloir saisir toutes les opportunités offertes par le destin.
L’ascension de la Chine au rang de puissance mondiale a conduit de nombreuses personnes, dans ce pays et en Chine même, vers un rêve réalisable, celui de devenir riche. Pour les employés de Huawei qui ont participé à son plan d’actionnariat pendant des décennies, ce travail acharné ne s’est pas traduit uniquement par de l’argent ; ils ont également gagné de généreux dividendes annuels qui pouvaient dépasser les salaires de plusieurs centaines, voire de plusieurs millions, en fonction des contributions de chacun au fil du temps !
On croit souvent à tort que les travailleurs chinois sont bourrus et sans scrupules. En réalité, ils essaient simplement de vivre leur vie dans un environnement où la loi est difficile à faire respecter pour ceux qui n’ont pas assez d’argent ou de pouvoir pour influencer certaines décisions au nom de la société dans son ensemble.
Le pays est connu dans toute l’Asie, non seulement parce que les droits des travailleurs y sont étonnamment protecteurs, mais aussi parce que certains cas sont des exemples extrêmes de ce qui se passe lorsque les lois ne sont pas appliquées (Huawei).
De nombreuses questions se posent quant aux conséquences de cette décision sur la culture du travail en Chine. Sera-t-il possible de trouver de bons employés prêts à travailler de longues heures chaque jour ? Comment les startups peuvent-elles continuer à prospérer si leur principal groupe démographique quitte le secteur en raison de ces nouvelles lois ? Existe-t-il un moyen de les contourner d’une manière ou d’une autre, ou une exception qui ne profite qu’à certaines entreprises ?
Ces questions, et bien d’autres, nécessitent des réponses avant que nous sachions comment les horaires 996 pourraient changer à l’avenir. Nous vous tiendrons au courant des nouvelles dès qu’elles seront connues ! Pour l’instant, disons simplement que si certaines personnes considèrent le « 996 » comme quelque chose de positif parce qu’elles aiment travailler dur et ne veulent rien d’autre que le succès à tout prix, d’autres préféreraient ne pas être contraintes à un horaire aussi exigeant.