On a été témoin le mois dernier de la première en ligne de « Ultra Rich Asian Girls » (les filles asiatiques ultra riches), une télé-réalité diffusant la vie au quotidien de quatre sino-canadienne vivant la belle vie. Alors que le show n’a pas battu des records, on peut cependant faire quelques remarques sur la série. La diffusion met en avant des personnes avec un mix entre le mandarin et l’anglais. En faisant cela, la série a d’ores et déjà ciblé son audience, à savoir la communauté chinoise située à la fois au Canada et en Chine.
Les Chinois ont connus une vague de migration en direction du Canada. Plus de 100 000 chinois millionnaires ont migré à Vancouver notamment, rendant le marché de l’immobilier difficile. On se demande encore si cela a été bénéfique ou non pour la ville de Vancouver en l’espèce.
Pour revenir à la télé-réalité produite par Kevin Li, elle ne suscite pas un grand intérêt parmi les chinois, mais fait parler d’elle et ainsi, les chinois continueront de la regarder tant qu’elle suscitera des réactions, qu’elles soit positives ou négatives.
Les chinois grands amateurs de luxe
Les chinois sont les plus grands consommateurs de produits de luxe au monde. Cela s’explique notamment par le développement de l’économie chinoise durant la dernière décennie, aidant les chinois à avoir un pouvoir d’achat bien plus élevé. Cela a aiguisé leur appétit pour de nouveaux centres d’intérêts, y compris pour les produits de luxe.Ainsi, on trouve pas moins de deux tiers de ces produits achetés par les consommateurs chinois en dehors de Chine. Quelques raisons peuvent expliquer ce phénomène : en premier lieu, les taxes à l’importation sont très élevées. Les droits de douanes pour ces produits sont élevés, du fait de la politique protectionniste du pays. Les chinois n’ont alors pas la possibilité d’acheter ces produits dans les boutiques locales, du fait de leur prix exorbitant. Ces produits demeurent inaccessibles pour eux, et ces derniers profitent de leur voyage à l’étranger pour pouvoir acheter ces produits bien plus accessibles. Il y a également la peur d’acheter des contrefaçons, qui joue un rôle important dans ce phénomène. Il est en effet très courant de trouver à la vente des produits contrefaits en Chine. Les contrebandiers profitent également du phénomène en vendant leur produit à moindres coûts. Il devient alors difficile pour les chinois par moment, de les différencier des produits authentiques. Il s’agit également d’un fait culturel : cela amène les chinois à étaler leur richesse et leur apporte du prestige. Plusieurs autres raisons moins importantes, peuvent également expliquer que les chinois voyagent à l’étranger pour acheter des produits de luxe, comme la répression récente de la corruption dans le pays, parmi tant d’autres. Ils dépensent des milliards à l’étranger, $ 110 milliards en 2016.
Une opportunité pour les marques
Ces raisons énoncées, les chinois représentent une véritable chance pour les marques étrangères dans le luxe comme au Canada par exemple. De nouvelles opportunités s’offrent à eux : les chinois ont dépensé pas moins de 486 millions de dollars en 2012 ! En 2013, les chinois ont réalisé près de 29 400 voyages uniquement durant le mois de février. Actuellement, le nombre de voyageurs en provenance de la Chine continue de grimper. On a enregistré une hausse de 366% de visiteurs chinois depuis 2000, faisant de la Chine le principal fournisseur de touristes au monde ! De plus, 82% des voyageurs chinois ont coché le shopping comme étant un élément important de leur voyage. Ces achats peuvent aussi bien concerner le prêt-à-porter que les cosmétiques ou encore l’automobile.
Le shopping sport préféré des riches Chinois
On se demande donc comment les marques font pour profiter de cette situation et gagner des parts de marché. Cela va bien au-delà du simple fait d’embaucher du personnel parlant le mandarin. Holt Renfrew a poussé loin sa reflexion, en imaginant d’autres aspects qui rentrent en jeu. La marque a mis en place à travers ses différentes boutiques la possibilité de payer via la carte chinoise Union Pay. Des initiatives semblables ont été prises pour diverses autres marques telles que Yorkdale Mall notamment. Tiffany & Co. A Toronto, partnaire privilégié du magazine Pure Luxury, s’est associé à des tours operators afin de tenir des événements de shopping à travers ses stores. C’est une opération bien pensée, compte-tenu du fait que beaucoup de chinois voyagent en ayant recours aux tours operators pour faire des voyages de groupes. Ces derniers en sont friands, en raison notamment de la barrière de la langue, les chinois n’étant pas très à l’aise à parler les langues étrangères et l’anglais plus particulièrement en général.
Les listes de Shopping
Parfois, les décisions d’achat pour les produits de luxe peuvent être prises très tôt, et peuvent être programmés bien à l’avance, en amont du départ afin de définir les itinéraires de voyage une fois sur place. Ils utilisent alors les magazines de voyage chinois et les ressources des grosses entreprises sur Weibo dans le but de planifier au mieux leur voyage. Les chinois sont connus pour être consciencieux dans leur manière d’agir et leur processus d’achat notamment. Et le fait de programmer leurs achats, ainsi que de connaître à l’avance les circuits qu’ils comptent faire sur place est une façon pour eux de réduire les incertitudes entourant leur voyage. Cela est perçu comme un moyen de réduire le risque, et les conforte dans leur choix. Pour réussir à pénétrer ce marché, adopter une stratégie multiculturelle permettrait également de toucher les marché locaux. Burberry et Harrod’s au Royaume-Uni l’ont fait, avec de bons résultats. Il y a eu des tentatives similaires comme notamment l’Hudson’s Bay, Pandora ou encore Swarovski qui leur ont permis de profiter des nouvelles opportunités offertes par ces marchants au Canada.
Le profil des Ultra Riches chinois a changé
Il est aussi important de noter que le profil des migrants chinois a beaucoup changé durant la denrière décénie. Le producteur de « Ultra Rich Asian Girls « Kevin Li fait la remarque « Qui conduit réellement ces Ferraris et les Lamborghinis à 22 ans ? » soulignant alors l’importance des familles chinoises aisées, qui ont migrés au Canada ou aux USA et l’influence qu’elles ont en Chine. Et pendant que leur semblables font de même en Chine et copient leurs faits et gestes à la recherche de prestige, en achetant des produits de luxe, le marché sino-canadien est déjà prisé des grandes marques. Ces dernières en profitent en ciblant ce marché avec une véritable réflexion sur la stratégie pour atteindre leur cible.