La Chine est en train de passer d’une économie centrée sur l’industrie à une économie basée sur les services. La technologie a déjà changé le mode de vie de la population, et dans le futur proche, le passage à une nation encore plus ancée technologiquement signifiera une hausse compétences requises sur le marché du travail.
Comment se développe le marché de la formation en Chine ? Le pays sera-t-il capable de former ses nombreux habitants afin de faire face aux nouveaux besoins de l’économie ?
LE MARCHÉ DE LA FORMATION EN CHINE : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
- Une économie basée sur les services a besoin d’une nouvelle main-d’œuvre qualifiée
- L’urbanisation ne peut être le seul moteur de la croissance du PIB de la Chine.
- Les compétences numériques doivent être intégrées dans les programmes de formation.
- Quel serait le modèle de formation chinois idéal ?
- Comment les entreprises étrangères peuvent-elles participer à la transformation du marché de la formation en Chine ?
Une économie fondée sur les services a besoin d’une nouvelle main-d’œuvre qualifiée
On estime qu’un tiers des transitions professionnelles dans le monde se produiront en Chine, en raison de l’énorme marché et du nombre élevé de citoyens. Cet aspect implique que la Chine doit comprendre comment gérer cette transition et cet enjeu encore plus que les autres pays.
Le gouvernement, manifestement conscient de cet important défi que le pays va devoir relever, a commencé à repenser le système de formation actuel. Une stratégie réussie sera importante non seulement pour l’avenir de l’économie chinoise mais aussi pour la place du pays dans le monde.
L’urbanisation ne peut plus être le seul moteur de la croissance en Chine
Jusqu’à présent, l’augmentation du PIB et du revenu par habitant était due à l’urbanisation. Un flux continu de personnes quittant les zones rurales pour s’installer dans les villes a aidé la Chine à devenir un pays plus industrialisé. Et a ainsi permis indirectement d’injecter des liquidités dans des campagnes ou l’activité économique est peu développée.
Cependant, la politique de l’enfant unique (aujourd’hui terminée) a commencé à créer des problèmes : le vieillissement de la population fait augmenter les dettes et les coûts. Le consensus à Beijing aujourd’hui est que seule l’innovation et les nouvelles compétences peuvent soutenir la croissance de la Chine.
Mais passer d’une main d’oeuvre peu qualifiée à une économie de techniciens et ingénieurs est un vrai challenge. Et qui ne peut se réaliser que sur le long terme.
Quels sont les éléments qui pousse à la réforme ?
La société chinoise n’est pas la seule qui devra s’adapter dans les années à venir.
Selon une étude, uniquement en Chine, d’ici 2030 l’automatisation peut rendre obselete de nombreux types d’emplois.
Parmi les rôles susceptibles d’être automatisés figurent 73 % des services de restauration, 41 % des activités de divertissement et de loisirs et 44 % du commerce de gros. Les secteurs moins exposés au COVID ont également un fort potentiel d’automatisation, notamment la construction (47 %), les soins personnels (49 %) et la fabrication (60 %).
La grande partie de la population chinoise qui subira ce changement d’époque semble être les nouveaux urbains venant des zones rurales. En raison de la politique chinoise, ces personnes ne peuvent pas accéder aux soins de santé, à l’éducation et aux services de formation.
Le gouvernement chinois doit donc avoir un plan pour offrir une vie décente à cette partie de la population. Le système chinois d’enregistrement (Hukou) des ménages doit être revu pour ouvrir l’accés à l’éducation.
Les compétences numériques au centre du cursus
L’influence croissante de la numérisation dans tous les aspects de la vie est de plus en plus visible dans les pays occidentaux, mais en Chine, cette influence est encore plus évidente. Tout est numérique dans n’importe quelle région de Chine, des achats aux loisirs, d’un service simple à un service complexe.
Même les compétences professionnelles changent et changeront encore plus bientôt en raison du rôle croissant de l’automatisation, qui entraînera l’élimination de nombreux types d’emplois. Les Chinois devront concentrer leur temps d’apprentissage sur les programmes de formation qui traitent de la numérisation s’ils veulent être prêts pour le nouvel environnement de travail.
Des compétences pratiques
Selon une enquête de 2018, 62% des diplômés disent ne pas être satisfaits des sujets appris pendant les cours et de l’expertise de leurs enseignants. Ils revendiquent également l’absence d’un nombre suffisant de stages et la non-connexion entre les compétences acquises et les compétences nécessaires au monde du travail.
Ce n’est pas un hasard si les familles aisées ont l’habitude d’envoyer leurs fils et leurs filles étudier à l’étranger dans des universités réputées, car elles pensent que les grandes écoles étrangères ont des normes de qualité plus élevées que les universités chinoises.
Un autre facteur qui témoigne de cette méfiance à l’égard de la manière d’enseigner dans les écoles standard est le nouveau phénomène des cours d’éducation en ligne.
Quelles seraient donc les compétences requises pour le nouveau marché du travail ?
- des compétences cognitives élevées (prise de décision, pensée critique, …)
- des compétences sociales et émotionnelles (relations publiques et leadership, …)
- des compétences techniques (analyse avancée des données, …).
Pour enseigner ces compétences importantes de manière efficace, il sera nécessaire d’inclure de nouvelles méthodes d’enseignement, telles que les études de cas et les projets pratiques, l’apprentissage participatif et la formation expérientielle.
Pourquoi les entreprises étrangères devraient-elles participer à la transformation du marché de la formation en Chine ?
La Chine est consciente de l’absence d’un système éducatif approprié et elle planifie déjà son évolution vers un autre modèle. Comme nous l’avons toujours vu, la Chine a une grande capacité à investir massivement sur des éléments structurels considérés comme des faiblesses.
Cela signifie que le marché de la formation va s’élargir et devenir de plus en plus demandeur de talents et prestataires. Cela est d’autant plus vrai qu’il y a une réelle méfiance des locaux envers le systéme éducatif local.
Le savoir-faire technologique et scientifique, ainsi que les programmes qui stimulent l’esprit d’entreprise, les relations sociales et les compétences créatives, seront très demandés.
C’est là que les organismes de formation internationaux ont leur carte à jouer.