Le streaming en Chine, un véritable Business

La Chine connait un boom (ou une bulle) sur le streaming en ce moment. C’est nouveau, c’est frais , c’est Techos et forcement cela plait aux précurseurs.

Le streaming c’est quoi ?

« Un ami diffuse actuellement en direct sur Facebook ! Voyez ce qu’il partage ! ». Si vous avez un compte Facebook ainsi que l’application mobile associé, vous avez certainement déjà reçu cette notification. Elle intervient lorsqu’un de vos amis décide de Diffuser, en direct, ce qu’il se passe autour de lui grâce à la caméra de son Smartphone.

Ce service de Streaming Live est assez récent en Occident. C’est Twitter avec Periscope qui a développé le concept avant d’être très vite suivi par Facebook et son Facebook Live, le principe restant néanmoins plus ou moins le même.

La Chine n’a pas attendu longtemps pour adopter à son tour ces services de « Live Streaming », surtout dans un pays qui a découvert Internet avec le mobile et où les jeunes générations (1990+) sont très souvent hyper connectées. Elle a vu apparaître plusieurs start-ups ou grosses entreprises qui se sont adaptés. Quelles sont ces entreprises, leurs promesses et les dérives auxquelles on pourrait assister ? Dans un pays où la part d’utilisateurs connectés est passé de 38% à 52% et surtout où le Gouvernement possède un droit de regard sur tout, les problèmes sont inévitables.

Le service Occidental de Twitter : Periscope

 

Inke et Douyu : Les deux géants du streaming en Chine

(Inke) Yingke est l’application la plus populaire de streaming en Chine. Avec plus de 50 millions de téléchargement, l’application se retrouve très fréquemment en tête des téléchargements sur l’App Store d’Apple. Douyu est sa grande rivale et même si l’application possède un peu de retard, elle est soutenue financièrement par Tencent et Sequoia Capital. Retard à nuancer puisque Douyu revendiques 600 000 personnes ayant déjà diffusés une vidéo et, dans ces utilisateurs, 150 000 en seraient des réguliers.

 

Mais que ce passe t-il sur ces plateformes ?

Tout, il se passe absolument tout. Néanmoins certaines tendances se dégagent plus que d’autres. Il faut déjà savoir que 80% des diffuseurs sur ces plateformes sont des femmes alors qu’elles ne représentent que 20% utilisateurs de ces applications. Ces jeunes femmes chantent, cuisinent, parlent, jouent voire dansent devant parfois des milliers de spectateurs. Spectateurs qui leurs envoient ensuite des « Tokens », une sorte de cadeaux virtuels comme des fleurs, un câlin, une voiture de luxe… Bien entendu, les diffuseurs ne s’en servent pas comme d’un trophée, ils peuvent ensuite échanger ces Tokens contre de l’argent réel auprès de la plateforme… qui touchera évidemment son pourcentage. Pourcentage qui peut atteindre jusqu’à 50% de la valeur des Tokens, ce qui n’empêche pas les utilisatrices les plus populaires de gagner jusqu’à 100 000 Yuans  par mois (13 700 euros).

Une Streameuse Chinoise

L’E-Commerce emboite le pas

Les sites d’E-Commerce n’ont pas attendu afin de profiter du phénomène. Le géant du E-Commerce Chinois Taobao (du groupe Alibaba) et son concurrent JD.com ont tout deux lancés leur propre plateforme de streaming live, intitulé sobrement Taobao Live et JD.Com Live. Le principe est simple : permettre aux marques qui vendent sur la plateforme de collaborer avec des influenceurs ou « KOL » afin qu’ils parlent, en direct, de leurs produits. Une méthode qui peut se révéler très lucrative et certaines marques comme Maybelline l’ont bien compris et appliqué. Résultat : 10 000 rouges à lèvres en deux heures pour un influenceur payé environ 800€, un fantastique coup de pub mais surtout un pari réussi.

Une session live sur un site de e-commerce

Des dérives présentes malgré tout. (We are in China) 

Comme on peut s’y attendre face à l’explosion d’un tel phénomène (difficile à contrôler en raison du caractère « live »), la pornographie peut faire surface. A rappeler que la Chine est un pays où la censure d’Internet est effective et que tout contenu pornographique est strictement interdit. Le gouvernement Chinois a donc mis en garde les plus grosses plateformes en promettant une sanction pour celles qui ne coopéreraient pas. En plus de ces avertissements, l’Etat a mis en place une « licence de télédiffusion » obligatoire pour toute plateforme de streaming. Et le coût n’est pas négligeable : 10 millions de Yuans (1,85 millions d’Euros) pour avoir l’autorisation d’héberger du contenu. Cette licence empêche les start-ups qui voudraient se lancer dans le milieu d’émerger, à cause d’un investissement initial bien trop important et représente aussi une pression très importante sur les leaders qui peuvent voir leur licence sauter à tout moment en cas de non-respect des règles.

 

Streaming utile ou non pour votre marque?

Même si l’idée est honorable, on peut s’interroger sur la pertinence de tels outils. Des plateformes qui payent une licence, des diffuseurs qui exposent leur vie et sont invités à aller dans ce sens par les spectateurs… et les plateformes elles-mêmes ; ces mêmes plateformes qui mettent en avant ce contenu pour encourager les spectateurs à regarder / acheter… Le concept ressemble plus ou moins à de la télé-réalité Occidentale où l’on pourrait suivre l’aventure de certaines personnes. Reste à voir si tout comme la Télé réalité, des scandales vont apparaître.

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